segunda-feira, 15 de maio de 2017

Um clitóris em 3D... Para explicar o prazer feminino aos jovens, aos velhos e às próprias mulheres...

Un clitoris en 3D pour «expliquer le plaisir aux élèves»

Le modèle de clitoris imprimé en 3D développé par la chercheuse Odile Fillod sera utilisé en cours par des professeurs de SVT.
Méconnu, oublié, parfois mutilé : le clitoris est aussi le grand absent des manuels de sciences de la vie et de la terre, en collège et lycée. Mais pour la première fois cette rentrée, certains élèves pourront manier en cours de SVT un modèle imprimé en trois dimensions de l’organe, le seul du corps humain uniquement dévolu au plaisir. On doit le petit objet de dix centimètres (la taille moyenne de l’organe, dont seule une petite partie est visible de l’extérieur) en plastique biodégradable, le premier modélisé à échelle réelle et en 3D, à Odile Fillod. La chercheuse française indépendante, également auteure d’un blog de vulgarisation scientifique, veut en faire un outil d’éducation sexuelle, et familiariser les élèves avec l’organe. Ce n’est pas gagné, car si l’on en croit un rapport sur l’éducation sexuelle remis en juin par le Haut Conseil à l’égalité (HCE), un quart des filles de 15 ans ne savent pas qu’elles ont un clitoris, et 83 % des collégiennes de 4e et de 3e ignorent sa fonction.
Le modèle, libre de droit, est téléchargeable en ligne, pour que n’importe qui ayant accès une imprimante 3D, professeurs et éducateurs sexuels en tête, puisse fabriquer son propre exemplaire. L’impression peut aussi se faire dans un fab lab,un espace qui met à disposition des imprimantes 3D ou en ligne. Le premier modèle a lui-même été réalisé par le soutien du Carrefour numérique de la Cité des sciences. Conçu sur un logiciel libre, il a été un peu stylisé, l’organe étant évidemment «moins régulier, moins symétrique, moins joli en vrai», précise par mail à Libération Odile Fillod. Les étapes de la conception ont été documentées dans une vidéo. On y aperçoit les brouillons de schémas en 2D griffonnés par la chercheuse, qui a dû définir la forme et décider d’une dimension moyenne de l’organe, bien moins documenté dans la littérature scientifique que ses équivalents masculins.

Aucun schéma correct dans les manuels de SVT

Le clitoris a pourtant été décrit dans des traités de l’Antiquité grecque puis par des anatomistes européens au XVIsiècle, avant d’être schématisé par l’Allemand Georg Ludwig Kobelt en 1844, des travaux repris par l’urologue australienne Helen O’Connell en 1998 – à qui on attribue sa première description anatomique exacte. Pourtant, aucun manuel de SVT ne contient de schéma correct du clitoris. Il est soit mal représenté (souvent sous la forme d’un petit haricot de quelques millimètres de long), soit carrément oublié, explique Alexandre Magot, qui enseigne les SVT au lycée français de Barcelone. Le professeur utilisera le modèle en 3D (relayé sur le site de SVT-égalité, réseau visant à lutter contre les stéréotypes dans l’enseignement des sciences qu’il coanime) avec ses élèves de 4e, 3e et 1e à partir de cette rentrée, en complément de schémas piochés sur Internet et simplifiés qu’il présentait déjà. Pour les plus jeunes, le programme change pourtant cette année, dans le cadre de la réforme du collège. L’élève du cycle 4 (5e, 4e et 3e) doit apprendre à «expliquer la distinction entre reproduction et sexualité», prévoient les nouveaux textes, datés de 2016. Sauf que pour l’instant, sur les deux manuels publiés (signés Nathan et Hatier), le clitoris est soit absent, soit représenté sous la forme d’un petit point.
A gauche, le manuel Hatier (clitoris absent), à droite celui édité par Nathan (clitoris représenté sous la forme d’un point) (Photo DR).
Le programme de 1(consultable ici pour la filière S pour les ES et L) est quant à lui basé uniquement sur l’aspect cérébral du plaisir, et insiste notamment sur l’activation des «systèmes de récompense» : adieu donc clitoris et bonjour schémas d’expérimentations sur des rats et IRM de cerveaux… C’est pour combler cette carence des ressources pédagogiques officielles que certains professeurs vont présenter le modèle de clitoris imprimé lors de leurs cours. Il ne fera pas l’objet d’un enseignement dans toutes les classes, contrairement à ce qu’ont laissé entendre plusieurs articles de médias internationaux, notamment du Guardian, mais devrait être diffusé sur une plateforme de ressources pédagogiques anti-sexistes, dont le lancement est prévu en janvier. Cet outil est «plus parlant, plus concret, il va marquer les esprits des élèves», espère Alexandre Magot. Manipuler l’organe en 3D va «vraiment tout changer, ils vont s’en souvenir», s’enthousiasme de son côté Marie Bourdais, qui enseignera les SVT à Rouen cette année. Ils ne craignent pas les réactions négatives, ni de leurs élèves, ni des parents, ni de leur direction : les enfants «sont moins pétris de stéréotypes, de tabous, contrairement à certains professeurs qui, eux, peuvent être plus réticents», selon Alexandre Magot.

Lutter contre les représentations inégalitaires de la sexualité

Les professeurs espèrent, avec ce support pédagogique, sensibiliser à la question du plaisir féminin, souvent ignoré par les élèves. D’autant que les séances d’éducation à la sexualité, censées être assurées trois fois par an en vertu d’une loi votée en 2001 (et qui doivent présenter une «vision égalitaire entre les femmes et les hommes» depuis cette année), n’ont pas forcément lieu, ou de manière parcellaire. «C’est important d’expliquer aux élèves que la femme a aussi du plaisir», estime la professeure Marie Bourdais. Et que ce plaisir «n’a rien de plus mystérieux ni de plus cérébral que le plaisir masculin», ajoute Odile Fillod. La chercheuse insiste d’ailleurs sur l’homologie entre le clitoris et le pénis, loin d’être anodine. Les deux organes ont en effet la même origine embryonnaire, contiennent les mêmes types de tissus (corps caverneux et corps spongieux) fonctionnent de la même manière et jouent un rôle similaire dans le plaisir sexuel, explique le site d’info en ligne Makery. Comme le clitoris, le pénis possède d’ailleurs une vaste partie cachée.
Au-delà des salles de classe, admettre ces ressemblances a de nombreuses applications concrètes, pour les femmes excisées ou les personnes intersexuées(nées avec des organes génitaux difficiles ou impossibles à définir), mais aussi dans les représentations inégalitaires de la sexualité, encore lieu de pouvoir masculin. C’était d’ailleurs l’objectif d’une campagne dédiée à l’organe oublié, lancée en 2011 par Osez le féminisme. Le clitoris est «la clé de voûte d’un changement de mentalité. Il peut aider les femmes à s’émanciper», jugeait à l’époque une membre de l’association dans Libération. Connaître le rôle et le fonctionnement de cet organe «aide les femmes à se constituer comme sujets actifs de leur vie sexuelle, plutôt que comme objets passifs du désir d’autrui», confirme aujourd’hui Odile Fillod. Une déconstruction de la représentation asymétrique du désir, qui, espèrent les professeurs qui utiliseront cette année le modèle en 3D, aura également un rôle de prévention du harcèlement et des violences sexuelles envers les femmes auprès des plus jeunes. La notion de consentement n'étant, elle non plus, jamais évoquée dans les manuels scolaires.
Juliette Deborde (Liberation)

Um comentário:

  1. http://zh.clicrbs.com.br/rs/opiniao/colunistas/rede-social/noticia/2017/05/foto-de-gisele-bundchen-nua-e-destaque-de-leilao-em-londres-9794054.html#showNoticia=W25IMTJNO303OTk4MTYwNjEzMjI4NDEyOTI4SVZvNDI2NzIyMDc5MjA4NTI4NjQyOGlLdTkwNzYzNDcyMTI5ODM2OTc0MDh3dFFwZlh7Km95RS9iK2J5biY=

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